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histoire médiévale
samedi 31 juillet 2010
Présenter une bibliographie
La bibliographie doit être triée de la manière suivante :
1. Encyclopédies, dictionnaires
2. Ouvrages généraux (sur le Moyen-Âge ou une période précise)
3. Ouvrages spécialisés (sur les thèmes du document à commenter)
4. Articles et sites internet
Le n.4 n'est pas obligatoire, ne mettez pas un article si vous n'en avez pas lu!
La bibliographie est toujours à rendre sur une feuille avec les titres et sous-titres du plan de votre exposé (I 1,2,3 ; II 1,2,3 ; III 1,2,3) et la problématique.
1. Encyclopédies, dictionnaires
2. Ouvrages généraux (sur le Moyen-Âge ou une période précise)
3. Ouvrages spécialisés (sur les thèmes du document à commenter)
4. Articles et sites internet
Le n.4 n'est pas obligatoire, ne mettez pas un article si vous n'en avez pas lu!
La bibliographie est toujours à rendre sur une feuille avec les titres et sous-titres du plan de votre exposé (I 1,2,3 ; II 1,2,3 ; III 1,2,3) et la problématique.
Diplomatique
Tous les actes de donatation, les testaments, les actes royaux ont une forme précise étudié par la diplomatique.
On distingue 3 éléments importants (à préciser dans une copie).
1. Le protocole : c'est l'invocation à la Trinité. Cela comprend aussi la suscription (la mention de l'auteur et sa titulature) et le salut (certains documents n'en comportent pas, comme c'est le cas pour ce testament).
2. Le texte (ou contexte). Il comprend les éléments suivants.
- Le préambule : exposé des motivations et des buts ("ne pas mourir ss testamt")
- l’exposé qui contient le contexte et la cause (ici, sa maladie)
- le dispositif qui comporte les décisions
- la clause finale, c'est-à-dire le dispositif pris pour l'application (ici, les exécuteurs testamentaires).
3. L’eschatocole (ou protocole final) mentionne l'auteur, la souscription des témoins et leur signature (ou/et leur sceau), éventuellement la souscription de la chancellerie si c'est un acte royal; la date et le lieu. L'ordre de ces éléments peut varier.
On distingue 3 éléments importants (à préciser dans une copie).
1. Le protocole : c'est l'invocation à la Trinité. Cela comprend aussi la suscription (la mention de l'auteur et sa titulature) et le salut (certains documents n'en comportent pas, comme c'est le cas pour ce testament).
2. Le texte (ou contexte). Il comprend les éléments suivants.
- Le préambule : exposé des motivations et des buts ("ne pas mourir ss testamt")
- l’exposé qui contient le contexte et la cause (ici, sa maladie)
- le dispositif qui comporte les décisions
- la clause finale, c'est-à-dire le dispositif pris pour l'application (ici, les exécuteurs testamentaires).
3. L’eschatocole (ou protocole final) mentionne l'auteur, la souscription des témoins et leur signature (ou/et leur sceau), éventuellement la souscription de la chancellerie si c'est un acte royal; la date et le lieu. L'ordre de ces éléments peut varier.
vendredi 30 juillet 2010
jeudi 29 juillet 2010
Renart et Liétard
Histoire de Renart et Liétard (fin XIIe - début XIIIe s.)
Un prêtre de la Croix-en-Brie, que dieu lui donne bonne vie et ce qu'il attend, a mis soin et application à faire une nouvelle branche de Renart qui tant connaît de tromperies. Un vrai conteur témoigne de la vérité de l'histoire, car je l'ai entendu raconter, lui qui surpasse tous les conteurs d'ici jusqu'en Pouille. Il affirme le vrai de l'histoire, et pour cela, nous devons le croire.
Il advint anciennement, si l'aventure ne nous ment pas, qu'un vilain (Liétard) qui a beaucoup d'avoir (richesse), avare, économe - plus riche que Constant des Noues, que l'on tenait déjà comme riche et aisé - attela ses bœufs près d'un grand bois, dans un nouvel essart. Devant l'étendue à labourer il fut d'avis qu'il était venu trop tard ce jour-là, pourtant le jour n'était pas levé depuis longtemps. Mais le repos, la vie facile, l'inaction ne conviennent ni ne plaisent au vilain. Il n'a pas envie de rester au lit quand il voit le jour paraître car un vilain ne peut avoir ses aises : il fera plutôt un autre ouvrage. Un vilain est capable de se tuer à la tâche. Ce vilain dont je vous commence à conter la merveilleuse histoire avait huit bœufs à sa charrue. Dans toute la contrée on ne connaissait meilleurs bœufs que les siens. De tous, le meilleur s'appelait Rougel, mais il l'avait mis à bout de forces en lui faisant tirer son fumier par fortes gelées, il l'avait peiné en toutes saisons qu'il allait le pas lent, exténué par le travail. Le vilain qui était cruel et violent, parce qu'il le trouvait trop lent, le pique : "Rougel, vous êtes trop lent, pour vous j'ai souvent démenti tous mes voisins qui méprisaient mes bœufs, disant que je n'aurais pas pour vous vingt-deux sous de dan (maître) Durant même si j'avais besoin d'argent. Je leur répondais, que, par vérité, je n'en accepterais pas même trente deux au marché. Maintenant, tu sens plus le poids du journal (labourage journalier) sur tes épaules qu'aucun des sept autres et tu n'as pas encore tiré! Puisse le méchant ours te dévorer avant la fin du jour, car tu me fais perdre temps à labourer le même sillon. A la place il me faut acquérir un autre bœuf à la foire de mai (…)". Il n'y avait alentours personne d'autre que Liétard, qui était tout faible et vieux, et qui n'avait qu'un garçon (valet) sur deux pour la moitié de la saison (...). Il ne pourra plus travailler car sept bœufs ne pourront tirer la charrue, car la terre est trop résistante et dure.
(Brun l'ours l'entend, caché dans un fourré. Il sort et réclame la promesse de Liétard de lui donner Rougel. Liétard promet, mais cherche un moyen de tromper Brun l'ours). Je ne conseille à aucun seigneur au monde, s'il se saisit de son vilain et l'emprisonne pour un forfait ou une fraude sur la taille, de le laisser partir sur parole, ce n'est pas une garantie suffisante. (…) Il fit prêter serment au vilain et quitta la plaine à grande course. Il entra dans le bois, une lande touffue pour chercher des proies. Le vilain pris de colère et d'angoisse détacha ses huit bœufs pour les faire paître. (… Il se lamente). "Parti de rien j'avais en dix ans mis quelques biens de côté, j'avais amassé cent livres et plus sans parler du reste : terres, vignes, prés, bœufs et vaches, froment, vins et lards et fromages, j'en avais plus grâce à Dieu que les vilains des environs."
(… Renart entend ses plaintes et offre de l'aider). "Je suis un bon maître à plaider (avocat) sur la foi que je dois à Saint Pantaléon. A la cour de Noble le lion j'ai intenté maintes actions, et j'ai souvent transformé le droit en tort et le tort en droit : c'est l'habitude des plaideurs (… Il lui expose son plan pour tuer Brun contre récompense mais constate :) "un vilain ment volontiers tout le temps et ne pense qu'au mal" (... Liétard tue Brun, Renart lui dit :) "Enfonce lui dans la gorge le couteau de bonne forge (épée), laisse le durement saigner, sa chair sera meilleure au manger. Tu l'emporteras de nuit en cachette car tu aurais de grands dommages si le comte l'apprenait. Il te priverait de tous tes biens et pourrait t'exécuter." Lieutart rentre chez lui en chantant car il compte bien avoir de la viande d'ours dans son lardier (… il va voir sa femme) "Ma douce amie qui, après Dieu, me faites vivre, le vilain a bien raison de dire qu'il n'y a de grand malheur qui ne produise un bien, ni bien qui ne nuise quelques fois. Aussi vrai que je demande à Dieu de me donner des mûres à foison dans mon plessis (enclos) pour faire du vin de mûres qui plaise à un homme riche, je puis bien affirmer que je l'ai bien mis à l'épreuve hier soir, j'en jure par la grande fidélité que je vous dois." (…) Elle était si experte en tromperie qu'elle l'accole avec grande douceur. Sa seule guimpe valait plus chère que toute la tenue du vilain (Liétard). Elle le trouvait simplet, il n'osait ni dire ni faire de choses qui lui aurait déplu, et elle dominait le vilain parce qu'elle était femme gentille (noble)… (Ils vont chercher ensemble le corps de Brun avec leur valet Triboulet). Eloignés de la ferme de cinq ou six portées d'arc, le vilain, assis sur la selle du cheval le met au trot dans une vallée. Il a tant cheminé qu'il est arrivé à son essart. Liétard s'empresse d'appeler le valet qu'il redoute beaucoup car ils ne sont pas parents (le valet donne sa parole de ne rien dire. Ils rentrent chez eux). Il prend sa serpe et sa cognée avec lesquels il taillait ses pieux. La maison était toute près de la haie qui en faisait le tour (il va rentrer le corps). A la maison, il trouve sa femme en train de filer, elle lui dit en riant : "vous quittez le travail de bien matin!" il répond "demoiselle, pour Dieu, ne vous courroucez pas, je ne suis pas encore fou pour renoncer à travailler."
(… Liétard ne tient pas sa promesse, trompe Renart qui lui promet de se venger). Tandis que Liétard se lamente, Timert, l'âne espagnol l'entend (il lui propose de l'aider à tuer Renart, mais il échoue et Liétard retrouve à la merci de Renart qui le surprend en train de braconner et le menace de le dénoncer au comte. Liétard le supplie). "C'est sur les conseils de ma compagne que je vous ai méprisé, tel un fou. Vous pouvez me considérer comme votre serf et votre homme (vassal)… Que Dieu me maudisse si je vends désormais quoique ce soit de mon élevage. Je prendrai grand soin de vous et tout sera à votre disposition, oies, chapons et poules. Chaque jour vous aurez en abondance à volonté la viande que vous désirez. Je serai saisi de dix poussins et de Blanchart (sa poule) immédiatement, mais veillez au nom de Dieu que par vous aucun mal ne me vienne."
Je vous aurai volontiers raconté d'autres aventures de Renart, mais il ne m'en est pas loisir car une autre besogne me presse. Je veux m'appliquer à d'autres discours plus élevés, s'il plaît à Dieu de m'aider. Jamais aucun clerc qui entend raison ne me blâmera ni ne me reprendra si j'ai commis quelques fautes dans ce tout premier ouvrage, car il arrive rarement qu'on ne commette aucune erreur du début jusqu'à la fin.
Martin E., Le Roman de Renart, Paris, 1882 - 1887 (branche IX ; extraits des vers 1 à 2195)
Un prêtre de la Croix-en-Brie, que dieu lui donne bonne vie et ce qu'il attend, a mis soin et application à faire une nouvelle branche de Renart qui tant connaît de tromperies. Un vrai conteur témoigne de la vérité de l'histoire, car je l'ai entendu raconter, lui qui surpasse tous les conteurs d'ici jusqu'en Pouille. Il affirme le vrai de l'histoire, et pour cela, nous devons le croire.
Il advint anciennement, si l'aventure ne nous ment pas, qu'un vilain (Liétard) qui a beaucoup d'avoir (richesse), avare, économe - plus riche que Constant des Noues, que l'on tenait déjà comme riche et aisé - attela ses bœufs près d'un grand bois, dans un nouvel essart. Devant l'étendue à labourer il fut d'avis qu'il était venu trop tard ce jour-là, pourtant le jour n'était pas levé depuis longtemps. Mais le repos, la vie facile, l'inaction ne conviennent ni ne plaisent au vilain. Il n'a pas envie de rester au lit quand il voit le jour paraître car un vilain ne peut avoir ses aises : il fera plutôt un autre ouvrage. Un vilain est capable de se tuer à la tâche. Ce vilain dont je vous commence à conter la merveilleuse histoire avait huit bœufs à sa charrue. Dans toute la contrée on ne connaissait meilleurs bœufs que les siens. De tous, le meilleur s'appelait Rougel, mais il l'avait mis à bout de forces en lui faisant tirer son fumier par fortes gelées, il l'avait peiné en toutes saisons qu'il allait le pas lent, exténué par le travail. Le vilain qui était cruel et violent, parce qu'il le trouvait trop lent, le pique : "Rougel, vous êtes trop lent, pour vous j'ai souvent démenti tous mes voisins qui méprisaient mes bœufs, disant que je n'aurais pas pour vous vingt-deux sous de dan (maître) Durant même si j'avais besoin d'argent. Je leur répondais, que, par vérité, je n'en accepterais pas même trente deux au marché. Maintenant, tu sens plus le poids du journal (labourage journalier) sur tes épaules qu'aucun des sept autres et tu n'as pas encore tiré! Puisse le méchant ours te dévorer avant la fin du jour, car tu me fais perdre temps à labourer le même sillon. A la place il me faut acquérir un autre bœuf à la foire de mai (…)". Il n'y avait alentours personne d'autre que Liétard, qui était tout faible et vieux, et qui n'avait qu'un garçon (valet) sur deux pour la moitié de la saison (...). Il ne pourra plus travailler car sept bœufs ne pourront tirer la charrue, car la terre est trop résistante et dure.
(Brun l'ours l'entend, caché dans un fourré. Il sort et réclame la promesse de Liétard de lui donner Rougel. Liétard promet, mais cherche un moyen de tromper Brun l'ours). Je ne conseille à aucun seigneur au monde, s'il se saisit de son vilain et l'emprisonne pour un forfait ou une fraude sur la taille, de le laisser partir sur parole, ce n'est pas une garantie suffisante. (…) Il fit prêter serment au vilain et quitta la plaine à grande course. Il entra dans le bois, une lande touffue pour chercher des proies. Le vilain pris de colère et d'angoisse détacha ses huit bœufs pour les faire paître. (… Il se lamente). "Parti de rien j'avais en dix ans mis quelques biens de côté, j'avais amassé cent livres et plus sans parler du reste : terres, vignes, prés, bœufs et vaches, froment, vins et lards et fromages, j'en avais plus grâce à Dieu que les vilains des environs."
(… Renart entend ses plaintes et offre de l'aider). "Je suis un bon maître à plaider (avocat) sur la foi que je dois à Saint Pantaléon. A la cour de Noble le lion j'ai intenté maintes actions, et j'ai souvent transformé le droit en tort et le tort en droit : c'est l'habitude des plaideurs (… Il lui expose son plan pour tuer Brun contre récompense mais constate :) "un vilain ment volontiers tout le temps et ne pense qu'au mal" (... Liétard tue Brun, Renart lui dit :) "Enfonce lui dans la gorge le couteau de bonne forge (épée), laisse le durement saigner, sa chair sera meilleure au manger. Tu l'emporteras de nuit en cachette car tu aurais de grands dommages si le comte l'apprenait. Il te priverait de tous tes biens et pourrait t'exécuter." Lieutart rentre chez lui en chantant car il compte bien avoir de la viande d'ours dans son lardier (… il va voir sa femme) "Ma douce amie qui, après Dieu, me faites vivre, le vilain a bien raison de dire qu'il n'y a de grand malheur qui ne produise un bien, ni bien qui ne nuise quelques fois. Aussi vrai que je demande à Dieu de me donner des mûres à foison dans mon plessis (enclos) pour faire du vin de mûres qui plaise à un homme riche, je puis bien affirmer que je l'ai bien mis à l'épreuve hier soir, j'en jure par la grande fidélité que je vous dois." (…) Elle était si experte en tromperie qu'elle l'accole avec grande douceur. Sa seule guimpe valait plus chère que toute la tenue du vilain (Liétard). Elle le trouvait simplet, il n'osait ni dire ni faire de choses qui lui aurait déplu, et elle dominait le vilain parce qu'elle était femme gentille (noble)… (Ils vont chercher ensemble le corps de Brun avec leur valet Triboulet). Eloignés de la ferme de cinq ou six portées d'arc, le vilain, assis sur la selle du cheval le met au trot dans une vallée. Il a tant cheminé qu'il est arrivé à son essart. Liétard s'empresse d'appeler le valet qu'il redoute beaucoup car ils ne sont pas parents (le valet donne sa parole de ne rien dire. Ils rentrent chez eux). Il prend sa serpe et sa cognée avec lesquels il taillait ses pieux. La maison était toute près de la haie qui en faisait le tour (il va rentrer le corps). A la maison, il trouve sa femme en train de filer, elle lui dit en riant : "vous quittez le travail de bien matin!" il répond "demoiselle, pour Dieu, ne vous courroucez pas, je ne suis pas encore fou pour renoncer à travailler."
(… Liétard ne tient pas sa promesse, trompe Renart qui lui promet de se venger). Tandis que Liétard se lamente, Timert, l'âne espagnol l'entend (il lui propose de l'aider à tuer Renart, mais il échoue et Liétard retrouve à la merci de Renart qui le surprend en train de braconner et le menace de le dénoncer au comte. Liétard le supplie). "C'est sur les conseils de ma compagne que je vous ai méprisé, tel un fou. Vous pouvez me considérer comme votre serf et votre homme (vassal)… Que Dieu me maudisse si je vends désormais quoique ce soit de mon élevage. Je prendrai grand soin de vous et tout sera à votre disposition, oies, chapons et poules. Chaque jour vous aurez en abondance à volonté la viande que vous désirez. Je serai saisi de dix poussins et de Blanchart (sa poule) immédiatement, mais veillez au nom de Dieu que par vous aucun mal ne me vienne."
Je vous aurai volontiers raconté d'autres aventures de Renart, mais il ne m'en est pas loisir car une autre besogne me presse. Je veux m'appliquer à d'autres discours plus élevés, s'il plaît à Dieu de m'aider. Jamais aucun clerc qui entend raison ne me blâmera ni ne me reprendra si j'ai commis quelques fautes dans ce tout premier ouvrage, car il arrive rarement qu'on ne commette aucune erreur du début jusqu'à la fin.
Martin E., Le Roman de Renart, Paris, 1882 - 1887 (branche IX ; extraits des vers 1 à 2195)
mercredi 28 juillet 2010
mardi 27 juillet 2010
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